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Les problèmes d’alimentation et de déglutition
Preuves examinées avant
01-01-2021 Auteur(s): Ogourtsova, T. (Ph.D., erg.); Steven, E. (Étudiant M.Sc.A. erg.); Iliopoulos, G. (Étudiant M.Sc.A. erg.); Deleva, V. (Étudiant M.Sc.A. erg.) et Majnemer, A. (Ph.D., erg., FCAHS)Partager cette intervention
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Feeding rehab
Introduction
Les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) ont souvent des difficultés à s’alimenter et à avaler en raison de leurs déficiences motrices. Les troubles de l’alimentation peuvent inclure des problèmes de succion, d’alimentation à la cuillère et de boire dans une tasse. Les troubles de la déglutition, souvent appelés des signes de dysfonctionnement oro-moteur ou dysphagie, sont des difficultés à manipuler les aliments dans la bouche et à transporter les aliments de la bouche à l’estomac.
Les problèmes d’alimentation et de déglutition peuvent entraîner des repas prolongés et stressants, un risque d’aspiration (nourriture/liquide entrant dans les voies respiratoires) et une diminution de l’alimentation orale/apport alimentaire limité, ce qui, à son tour, peut avoir des effets néfastes sur la croissance, le développement et la qualité de vie. Le traitement de ces troubles est essentiel pour prévenir les complications médicales (telles que l’étouffement et l’aspiration), optimiser l’état nutritionnel et de croissance et améliorer la qualité de vie des enfants atteints de la PC.
La réadaptation nutritionnelle et alimentaire fait référence aux interventions non médicales visant à traiter ou à gérer les difficultés d’alimentation et de déglutition chez les enfants atteints de la PC. Selon le problème spécifique, la gravité du problème ou l’état fonctionnel de l’enfant et le type de la PC en question, différentes approches ou une combinaison de traitements peuvent être requises.
Certaines de ces interventions peuvent inclure la thérapie motrice orale traditionnelle, les interventions comportementales, la stimulation électrique et l’entraînement à la mastication fonctionnelle (Functional Chewing Training : FuCT). Un bref aperçu de ces approches est fourni ci-dessous.
La thérapie motrice orale comprend généralement des exercices actifs et passifs des lèvres, de la langue et de la mâchoire et a pour objectif de renforcer les muscles de la bouche, d’augmenter la mobilité de la langue et d’améliorer le contrôle moteur oral tout en diminuant le tonus atypique et les réflexes anormaux. Ce type de thérapie implique également généralement une stimulation sensorielle du visage et de la bouche avec différentes textures et/ou appareils thérapeutiques.
Les interventions comportementales peuvent inclure :
Les changements posturaux – Cette intervention fait référence au changement de position de l’enfant pour assurer une stabilité optimale du tronc; une position droite et soutenue est généralement recommandée afin d’améliorer la déglutition
La modification du régime alimentaire – Celle-ci consiste des changements dans la texture des aliments, en commençant par des aliments plus mous et faciles à mâcher que l’enfant peut facilement gérer (p. ex., des purées qui évitent d’avoir à mâcher). Cela peut également inclure la modification de la consistance des soupes et des liquides en ajoutant des agents épaississants pour aider à les avaler plus facilement et en toute sécurité.
Les appareils oraux – Les appareils utilisés pour stabiliser la mâchoire et favoriser une meilleure déglutition et un meilleur contrôle des lèvres
La formation des proches-aidants – Les séances d’éducation pour les proches-aidants sur divers aspects de l’alimentation tels que le positionnement pendant l’alimentation, la consistance des aliments, les techniques d’alimentation et l’utilisation d’ustensiles appropriés
La stimulation électrique (SE) implique l’administration d’impulsions électriques aux muscles afin de provoquer une contraction. La stimulation électrique a montré des résultats prometteurs par rapport à l’amélioration de la fonction de déglutition chez les adultes atteints de troubles neurologiques. Au cours des dernières années, ce traitement a également été utilisé chez les enfants atteints de la PC, seul ou en combinaison avec d’autres thérapies. L’objectif de la SE est de renforcer les muscles faibles impliqués dans la déglutition et d’améliorer le contrôle moteur.
L’entraînement à la mastication fonctionnelle (FuCT) est une approche fonctionnelle qui a été récemment développée pour traiter la fonction de mastication et les difficultés d’alimentation chez les enfants atteints de la PC. Le protocole se compose de 5 étapes : (1) positionnement de l’enfant ; (2) positionnement des aliments ; (3) stimulation sensorielle ; (4) exercice de mastication; et (5) ajustement de la consistance des aliments.
Les différentes approches utilisées dans la nutrition et la réadaptation alimentaire visent toutes à maximiser l’indépendance dans l’alimentation et la nutrition et à améliorer la qualité de vie des enfants atteints de la paralysie cérébrale et de leurs familles. Cela doit être fait tout en s’assurant (1) que les besoins caloriques élevés d’un enfant en pleine croissance sont satisfaits et (2) que l’enfant peut manger en toute sécurité sans s’étouffer et sans que des aliments et des liquides ne pénètrent dans ses voies respiratoires (aspiration).
Oui, plusieurs approches sont utilisées pour traiter les problèmes d’alimentation et de déglutition chez les enfants atteints de la PC. Les traitements dont il est question ici sont ceux qui ont été étudiés auprès de jeunes enfants atteints de la PC de moins de 5 ans à l’aide d’essais contrôlés randomisés (ECR).
1. La thérapie motrice orale telle que décrite ci-dessus est une intervention qui se concentre généralement sur l’amélioration de la fonction des lèvres, de la langue et de la mâchoire. Dans l’étude examinée pour ce module, le traitement comprenait des éléments supplémentaires tels que la modification de la texture des aliments et de la consistance des boissons, l’éducation des proches-aidants sur le positionnement ainsi que les techniques d’alimentation à la cuillère et d’utilisation des verres.
2. La stimulation électrique (SE) a été évaluée dans une étude examinée pour ce module. L’intervention impliquait l’utilisation de deux petites électrodes placées sur l’os de la mâchoire et sur le muscle masséter qui joue un rôle majeur dans la fermeture de la bouche et la mastication des aliments solides. Un courant électrique a ensuite été appliqué pour stimuler le muscle bilatéralement. La SE a été fournie en combinaison avec la thérapie motrice orale dans cette étude.
3.L’entraînement à la mastication fonctionnelle se concentre généralement sur la création d’expériences positives et réussies répétées pendant l’alimentation. Le protocole prend 20 minutes à compléter et se compose de 5 étapes
Étape 1 : positionner l’enfant en position assise avec le corps incliné à 60-90 degrés, la tête en position neutre et les bras/jambes soutenus
Étape 2 : positionner la nourriture sur la zone molaire à chaque repas pour stimuler les mouvements latéraux et rotatifs de la langue
Étape 3 : stimulation sensorielle sous forme de massage des gencives pour diminuer l’hypersensibilité tactile et la poussée de la langue
Étape 4 : exercice de mastication à l’aide d’un tube à mâcher qui est placé dans la zone molaire et qui est déplacé au fur et à mesure que l’enfant mâche
Étape 5 : augmentation progressive de la consistance des aliments
4. Un programme d’éducation nutritionnelle a été décrit dans une étude avec des jeunes enfants atteints de la PC en Tanzanie. L’intervention consistait à :
Des séances d’éducation nutritionnelle individuelles et en groupes pour les proches-aidants – axées sur la consistance des aliments, les techniques d’alimentation spécifiques, l’utilisation d’ustensiles appropriés
Des séances d’ergothérapie après la séance d’éducation nutritionnelle pour former les proches-aidants à positionner et à soutenir leur enfant pendant l’alimentation – des fiches illustrées ont également été fournies à titre de référence et pour favoriser la compréhension.
Des séances d’éducation ont eu lieu en environnement clinique, puis il y a eu au moins une visite à domicile au cours de laquelle le proche-aidant a pu montrer comment il/elle nourrit son enfant.
Il existe des preuves limitées par rapport à l’efficacité des interventions d’alimentation et de déglutition chez les jeunes enfants atteints de la PC. Seules quatre études récentes portant sur quatre interventions différentes ont été trouvées et examinées pour ce module.
Thérapie motrice orale : Une étude de qualité passable a examiné l’efficacité de la thérapie motrice orale pour améliorer les problèmes d’alimentation chez les enfants atteints de la PC, âgés de 12 à 42 mois, présentant une mauvaise fonction motrice orale, notamment par rapport à la bave, la déglutition, la mastication, la succion et l’alimentation indépendante. Les résultats ont montré que la thérapie motrice orale était plus efficace pour améliorer la fonction motrice orale, les capacités d’alimentation et la salivation par rapport à la physiothérapie habituelle uniquement.
Stimulation électrique : Une étude de haute qualité a montré que la SE combinée à la thérapie motrice orale entraînait une amélioration de la fonction de déglutition et du niveau de dysphagie par rapport à la stimulation fictive avec la thérapie motrice orale. En particulier, l’étude a révélé que les enfants recevant la SE avaient moins de bave, une augmentation des mouvements de la langue/mastication/capacité à manger des aliments volumineux et des temps d’alimentation plus courts après 4 semaines de traitement. Cependant, les effets à long terme de la SE n’ont pas été examinés.
Entraînement à la mastication fonctionnelle (FuCT) : Les résultats d’une étude de haute qualité ont suggéré qu’un programme de 12 semaines de FuCT a amélioré la poussée de la langue chez les enfants atteints de la PC plus qu’un programme typique d’exercices moteurs oraux. Cependant, aucune différence n’a été constatée par rapport à la fonction de mastication ou la bave entre les deux groupes.
Programme d’éducation nutritionnelle : Une étude de haute qualité a examiné l’efficacité d’un programme pratique d’éducation nutritionnelle sur les compétences d’alimentation et de positionnement chez les proches-aidants de jeunes enfants atteints de la PC. L’étude a révélé que les proches-aidants participant au programme ont amélioré leurs compétences en matière d’alimentation (positionnement, vitesse d’alimentation et soutien à l’alimentation) plus que les soignants recevant uniquement des soins habituels dans une clinique. De plus, l’intervention a entraîné une amélioration significative par rapport aux interactions entre les proches-aidants et les enfants (les proches-aidants ont déclaré se sentir moins stressés et l’humeur de l’enfant s’est améliorée).
Dans l’ensemble, davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer l’efficacité de ces interventions et d’autres traitements pour différentes populations atteintes de la PC ainsi que la combinaison optimale d’interventions.
Avant le début de toute intervention d’alimentation, une évaluation clinique approfondie de votre enfant sera nécessaire, ce qui est généralement effectué par un ergothérapeute ou un orthophoniste. L’évaluation comprendra la collection d’informations auprès de la famille par rapport aux antécédents médicaux, le développement et les problèmes spécifiques que l’enfant présente avec l’alimentation. Une observation de votre enfant au moment des repas peut également être nécessaire et, en cas de préoccupations concernant la sécurité de la déglutition et l’aspiration possible d’aliments/liquides, une enquête plus approfondie peut être justifiée. Cela se fait généralement à l’aide d’un test modifié de déglutition au baryum (Modified Barium Swallow Test) – l’enfant consomme de la nourriture / un liquide contenant du baryum qui apparaît ensuite sur les rayons X afin que le mouvement de la nourriture à travers le pharynx et l’œsophage puisse être visualisé.
Selon le type d’intervention, plusieurs professionnels de la santé peuvent être impliqués. La thérapie motrice orale peut être fournie par un physiothérapeute ou un orthophoniste. Les interventions comportementales, y compris le positionnement, les modifications du régime alimentaire, etc. peuvent impliquer un ergothérapeute ou un orthophoniste. Souvent, les interventions peuvent également être effectuées par plusieurs professionnels de la santé travaillant au sein d’une équipe multidisciplinaire pouvant inclure un médecin, une infirmière, une diététiste et des thérapeutes.
Il n’existe pas un protocole défini pour la période de traitement. La fréquence et la durée du traitement dépendraient de l’intervention spécifique et d’autres variables.
Thérapie motrice orale : L’intervention dans l’étude examinée impliquait des séances d’une heure avec un physiothérapeute, une fois par semaine, pendant 6 mois (total de 12 séances).
Stimulation électrique : Le traitement a été administré en combinaison avec une thérapie motrice orale. La SE a été administrée pendant 30 min/jour, 4 jours/semaine, pendant 4 semaines.
Entraînement à la mastication fonctionnelle : Dans l’étude examinée, le traitement consistait à effectuer 5 séries/jour (chaque série prenant 20 minutes) pendant 12 semaines.
Programme d’éducation nutritionnelle : Le programme comprenait 6 à 8 séances d’éducation dans un environnement clinique et 1 visite à domicile. La durée des séances d’éducation nutritionnelle n’a pas été précisée dans l’étude examinée; les séances de formation en ergothérapie duraient 30 minutes.
Aucun effet indésirable n’a été noté dans aucune des études examinées dans ce module. Cependant, il n’y a pas suffisamment d’informations disponibles par rapport aux problèmes de sécurité à long terme. Si vous avez des inquiétudes, nous vous suggérons d’en discuter avec votre thérapeute.
Manger est l’une des activités les plus importantes pour un enfant, notamment en termes de développement et de qualité de vie. Il existe des interventions d’alimentation et de déglutition diverses qui reflètent l’éventail des difficultés d’alimentation et de déglutition rencontrées par les enfants atteints de la PC.
Actuellement, il existe encore des incertitudes et des preuves limitées par rapport à l’intervention optimale pour traiter tout type de problème spécifique et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élaborer des directives claires. Cependant, le manque de preuves ne signifie pas nécessairement qu’un traitement est inefficace. De nombreuses interventions ont démontré des résultats prometteurs, comme indiqué ci-dessus. La stimulation électrique combinée à la thérapie motrice orale a montré des effets positifs par rapport à la dysphagie chez les enfants de niveaux II à V du GMFCS. De même, le protocole d’entraînement à la mastication fonctionnelle a été bénéfique pour les enfants de niveaux II, III et V du GMFCS, tandis que le programme d’éducation nutritionnelle a été étudié chez les enfants avec une PC modérée et sévère.
Si votre enfant montre des signes de problèmes d’alimentation ou de déglutition, une évaluation et un plan de traitement sont essentiels pour assurer sa sécurité et une nutrition adéquate.
Les informations sur ce site Web sont fournies à titre informatif uniquement et ne remplacent pas un avis médical professionnel.
Un ECR de qualité passable (Inal et al., 2017) a examiné les effets de l’entraînement à la mastication fonctionnelle (FuCT) sur la fonction de mastication chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (GMFCS niveau II, III, V). Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir l’intervention FuCT ou un programme d’exercices moteurs oraux typiques. La fonction de mastication a été évaluée à l’aide de l’échelle de performance de mastication de Karaduman (Karaduman Chewing Performance Scale) suite au traitement (12 semaines). Aucune différence significative entre les groupes n’a été constatée.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que l’entraînement à la mastication fonctionnelle n’est pas plus efficace qu’une intervention de comparaison (programme d’exercices moteurs oraux typiques) pour améliorer la fonction de mastication chez les enfants atteints de la PC.
Un ECR de qualité passable (Inal et al., 2017) a examiné les effets de l’entraînement à la mastication fonctionnelle (FuCT) sur la salivation chez les enfants atteints de la PC (GMFCS niveau II, III, V). Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir l’intervention FuCT ou un programme d’exercices moteurs oraux typqiues. La salivation a été évaluée à l’aide de l’échelle de gravité et de fréquence de la salivation (Drooling Severity and Frequency Scale) suite au traitement (12 semaines). Aucune différence significative entre les groupes n’a été constatée.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que l’entraînement à la mastication fonctionnelle n’est pas plus efficace qu’une intervention de comparaison (programme d’exercices moteurs oraux typiques) pour améliorer la salivation chez les enfants atteints de la PC.
Un ECR de qualité passable (Inal et al., 2017) a examiné les effets de l’entraînement à la mastication fonctionnelle (FuCT) sur la poussée de la langue chez les enfants atteints de la PC (GMFCS niveau II, III, V). Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir l’intervention FuCT ou un programme d’exercices moteurs oraux typiques. La poussée de la langue a été évaluée à l’aide de l’échelle d’évaluation de la poussée de la langue (Tongue Thrust Rating Scale) suite au traitement (12 semaines). Une différence significative entre les groupes a été constatée, favorisant l’intervention FuCT par rapport au programme d’exercices moteurs oraux typiques.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que l’entraînement à la mastication fonctionnelle est plus efficace qu’une intervention de comparaison (programme d’exercices moteurs oraux typiques) pour améliorer la poussée de la langue chez les enfants atteints de la PC.
Un ECR de haute qualité (Mlinda et al., 2018) a examiné les effets d’un programme pratique d’éducation nutritionnelle sur les interactions entre les proches-aidants et les enfants dans les familles d’enfants atteints de la PC. Dans cet ECR de haute qualité les patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir un programme pratique d’éducation nutritionnelle ou des soins habituels. Les interactions entre les proches-aidants et les enfants ont été examinées en évaluant l’humeur de l’enfant et le stress du proche-aidant pendant l’alimentation suite au traitement (6 mois). Des différences significatives entre les groupes ont été constatées pour les deux mesures, favorisant le programme d’éducation nutritionnelle pratique par rapport aux soins habituels.
Conclusion : Il existe des preuves modérées (niveau 1b) issues d’un ECR de haute qualité indiquant qu’un programme pratique d’éducation nutritionnelle est plus efficace qu’une intervention de comparaison (soins habituels) pour améliorer les interactions entre les proches-aidants et les enfants dans les familles d’enfants atteints de la PC.
Un ECR de haute qualité (Mlinda et al., 2018) a examiné les effets d’un programme pratique d’éducation nutritionnelle sur les compétences d’alimentation des proches-aidants chez les proches-aidants d’enfants atteints de la PC. Dans cet ECR de haute qualité les patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir un programme pratique d’éducation nutritionnelle ou des soins habituels généraux. Les compétences alimentaires des proches-aidants ont été examinées en évaluant le positionnement, la vitesse d’alimentation, le soutien à l’alimentation et la participation de l’enfant suite au traitement (6 mois). Des différences significatives entre les groupes ont été constatées pour tous les domaines évalués, favorisant le programme d’éducation nutritionnelle pratique par rapport aux soins habituels.
Conclusion : Il existe des preuves modérées (niveau 1b) issues d’un ECR de haute qualité indiquant qu’un programme pratique d’éducation nutritionnelle est plus efficace qu’une intervention de comparaison (soins habituels) pour améliorer les compétences alimentaires des proches-aidants d’enfants atteints de la PC.
Un ECR de haute qualité (Mlinda et al., 2018) a examiné les effets d’un programme pratique d’éducation nutritionnelle sur les compétences d’alimentation des enfants atteints de la PC. Dans cet ECR de haute qualité les patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir un programme pratique d’éducation nutritionnelle ou des soins habituels généraux. Les habiletés alimentaires de l’enfant ont été examinées en évaluant les habiletés motrices orales et les habiletés fonctionnelles suite au traitement (6 mois). Aucune différence significative entre les groupes n’a été constatée.
Conclusion : Il existe des preuves modérées (niveau 1b) issues d’un ECR de haute qualité indiquant qu’un programme pratique d’éducation nutritionnelle n’est pas plus efficace qu’une intervention de comparaison (soins habituels) pour améliorer les compétences d’alimentation chez les enfants atteints de la PC.
Un ECR de qualité passable (Sigan et al., 2013) a examiné les effets de la thérapie motrice orale sur le développement global chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) présentant un dysfonctionnement moteur oral. Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir une thérapie motrice orale ou aucun traitement ; les deux groupes ont reçu une physiothérapie habituelle. Le développement global a été évalué à l’aide de l’échelle de Bayley du développement du nourrisson II (Bayley Scale of Infant Development II) suite au traitement (6 mois). Une différence significative entre les groupes a été constatée, favorisant la thérapie motrice orale par rapport à l’absence de traitement.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que la thérapie motrice orale est plus efficace que l’absence de traitement pour améliorer le développement global chez les enfants atteints de la PC présentant un dysfonctionnement moteur oral.
Un ECR de qualité passable (Sigan et al., 2013) a examiné les effets de la thérapie motrice orale sur la salivation chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) présentant un dysfonctionnement moteur oral. Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir une thérapie motrice orale ou aucun traitement ; les deux groupes ont reçu une physiothérapie habituelle. La salivation a été évaluée après le traitement (6 mois). Une différence significative entre les groupes a été constatée, favorisant la thérapie motrice orale par rapport à l’absence de traitement.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que la thérapie motrice orale est plus efficace que l’absence de traitement pour réduire la salivation chez les enfants atteints de la PC.
Un ECR de qualité passable (Sigan et al., 2013) a examiné les effets de la thérapie motrice orale sur les capacités d’alimentation chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) présentant un dysfonctionnement moteur oral. Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir une thérapie motrice orale ou aucun traitement ; les deux groupes ont reçu une physiothérapie habituelle. Les compétences d’alimentation ont été évaluées à l’aide du Profil d’alimentation multidisciplinaire – sous-échelle d’évaluation de l’alimentation fonctionnelle (Feeding skills were assessed using the Multidisciplinary Feeding Profile – Functional Feeding Assessment subscale : FFA : alimentation à la cuillère, mordre, mâcher, boire, avaler) suite au traitement (6 mois). Des différences significatives entre les groupes ont été constatées pour toutes les sections de test, favorisant la thérapie motrice orale par rapport à l’absence de traitement.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que la thérapie motrice orale est plus efficace sans traitement pour améliorer les capacités d’alimentation chez les enfants atteints de la PC présentant un dysfonctionnement moteur oral.
Un ECR de qualité passable (Sigan et al., 2013) a examiné les effets de la thérapie motrice orale sur la fonction motrice orale chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) présentant un dysfonctionnement moteur oral. Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir une thérapie motrice orale ou aucun traitement ; les deux groupes ont reçu une physiothérapie habituelle. La fonction motrice orale a été évaluée à l’aide du formulaire d’évaluation de la motricité orale (Oral Motor Assessment Form : OMAF : problèmes de motricité orale ; délai de déglutition ; aspiration ; étouffement ; toux et suffocation ; extension de la langue, élévation, latéralisation ; latéralisation de la mâchoire ; stabilisation de la mâchoire ; fonction de la bouche ; amélioration de la texture des aliments ; évaluation de la déglutition) suite au traitement (6 mois). Des différences significatives entre les groupes ont été constatées par rapport aux problèmes de motricité orale (mastication, déglutition, salivation, alimentation indépendante et problèmes d’alimentation), le délai de déglutition, l’étouffement, l’aspiration, la fonction langue/mâchoire/bouche et les textures alimentaires tolérées, favorisant la thérapie motrice orale par rapport à l’absence de traitement.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que la thérapie motrice orale est plus efficace que l’absence de traitement pour améliorer la fonction motrice orale chez les enfants atteints de la PC présentant un dysfonctionnement moteur oral.
Un ECR de qualité passable (Sigan et al., 2013) a examiné les effets de la thérapie motrice orale sur les réflexes associés chez les enfants atteints de la paralysie cérébrale (PC) présentant un dysfonctionnement moteur oral. Dans cet ECR de qualité passable, les enfants ont été répartis aléatoirement pour recevoir une thérapie motrice orale ou aucun traitement ; les deux groupes ont reçu une physiothérapie habituelle. Le réflexe tonique asymétrique du cou et le réflexe de déglutition ont été évalués suite au traitement (6 mois). Aucune différence significative entre les groupes n’a été constatée.
Conclusion : Il existe des preuves limitées (niveau 2a) issues d’un ECR de qualité passable indiquant que la thérapie motrice orale n’est pas plus efficace que l’absence de traitement pour améliorer les réflexes chez les enfants atteints de la PC présentant un dysfonctionnement moteur oral.
Un ECR de haute qualité (Umay et al., 2020) a examiné les effets de la stimulation électrique au niveau sensoriel combinée à une réadaptation conventionnelle sur la dysphagie chez les enfants atteints de la PC (y compris une population mixte de types et de gravité de PC). Dans cet ECR de haute qualité les patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir une stimulation électrique (SE) au niveau sensoriel ou une simulation de stimulation ; les deux groupes ont reçu une réadaptation conventionnelle de la dysphagie. La dysphagie a été évaluée à l’aide de l’outil d’évaluation de l’alimentation pédiatrique-10 (Pediatric Eating Assessment Tool-10) et l’évaluation endoscopique à fibre optique flexible de la déglutition (Flexible Fiberoptic Endoscopic Evaluation of Swallowing) suite au traitement (4 semaines). Des différences significatives entre les groupes ont été constatées pour les deux mesures, favorisant la stimulation électrique par rapport à la stimulation fictive.
Conclusion : Il existe des preuves modérées (niveau 1b) issues d’un ECR de haute qualité indiquant qu’une stimulation électrique au niveau sensoriel est plus efficace qu’une intervention de comparaison (simulation de stimulation) pour améliorer la dysphagie chez les enfants atteints de la PC présentant des symptômes de dysphagie oropharyngée.
Références
Inal, Ö., Serel Arslan, S., Demir, N. U. M. A. N., Tunca Yilmaz, Ö., & Karaduman, A. A. (2017). Effect of functional chewing training on tongue thrust and drooling in children with cerebral palsy: a randomised controlled trial. Journal of oral rehabilitation, 44(11), 843-849. https://doi.org/10.1111/joor.12544
Mlinda, S. J., Leyna, G. H., & Massawe, A. (2018). The effect of a practical nutrition education programme on feeding skills of caregivers of children with cerebral palsy at Muhimbili National Hospital, in Tanzania. Child: care, health and development, 44(3), 452–461. https://doi.org/10.1111/cch.12553
Sığan, S. N., Uzunhan, T. A., Aydınlı, N., Eraslan, E., Ekici, B., & Calışkan, M. (2013). Effects of oral motor therapy in children with cerebral palsy. Annals of Indian Academy of Neurology, 16(3), 342–346. https://doi.org/10.4103/0972-2327.116923
Umay, E., Gurcay, E., Ozturk, E. A., & Unlu Akyuz, E. (2020). Is sensory-level electrical stimulation effective in cerebral palsy children with dysphagia? A randomized controlled clinical trial. Acta neurologica Belgica, 120(5), 1097–1105. https://doi.org/10.1007/s13760-018-01071-6
Groupe de troubles permanents affectant les mouvements, la coordination et le tonus musculaire d’une personne et résultant d’une lésion du cerveau avant, pendant ou peu après la naissance.
Système de classification de la fonction motrice globale. Il s’agit d’un outil utilisé pour classer les capacités motrices globales des enfants atteints de la paralysie cérébrale en 5 niveaux différents pour 5 groupes d’âge. Ce système évalue les capacités de l’enfant à s’asseoir, à marcher et à se déplacer sur des roues, ainsi que le type d’appareils de la mobilité dont cet enfant a besoin. Les niveaux sont attribués en fonction de la gravité des limitations, variant de légères (niveau I) à sévères (niveau V).